Март 2010 г. |
Российская наука и мир (по материалам зарубежной электронной прессы) |
Le Monde / 18.02.10
Moderniser au plus vite ? Oui, mais...
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Президент Дмитрий Медведев решил построить "академгородок XXI века", рассчитанный на 40 000 ученых. Государство готово финансировать проект на 50%, остальное - инвестиции, разработку и реализацию - должны взять на ведущие частные компании и госкорпорации. Основных направлений развития будет пять: энергоэффективность, ядерная энергетика, космос, медицина и информационные технологии. По плану "город будущего" может появиться до конца 2010 года неподалеку от Москвы, где сконцентрировано 80% финансовых потоков.
C'est décidé, la Russie aura bientôt sa Silicon Valley. Ses contours ont été dessinés par le président Dmitri Medvedev. Cet adepte des nouvelles technologies, internaute acharné, titulaire d'un blog, d'un Twitter et d'une page sur Facebook en a assez de la "dépendance humiliante" de son pays. Il parle diversification, modernisation, innovation.
Son programme ? Bâtir une "ville du futur", une sorte d'Akademgorodok (cité scientifique créée dans les années 1960 près de Novossibirsk en Sibérie) version XXIe siècle. 40 000 chercheurs, ingénieurs et techniciens seraient invités à s'y installer, dans des conditions on ne peut plus confortables, afin de réaliser les nouvelles technologies made in Russia.
Elles sont attendues. On cherche en vain ici la technologie de pointe russe. De Mourmansk à Vladivostok, tout est importé : voitures, engins de chantier, électronique, produits alimentaires, cosmétiques, jusqu'aux câbles électriques. A quand les Nokia et les Toshiba du cru ?
Tout le monde est d'accord, le pays du Spoutnik et de Gagarine, le premier spationaute, ne peut plus longtemps rester à l'écart du progrès. C'est une question de survie. "Nous devons l'admettre, nous avons accumulé un retard considérable. (...) Ne pas le comprendre serait une grave faute historique et politique. (...) Innover ou périr, tel est notre dilemme", expliquait récemment Anatoli Tchoubaïs, le père des privatisations controversées des années 1990, désormais chargé du développement des nano-technologies.
Même l'austère Vladislav Sourkov, éminence grise du Kremlin, partage ce constat : "L'économie russe ressemble aujourd'hui à un vieux train blindé, dépourvu de locomotive. A l'intérieur, sont assis des voyageurs en cravate avec des ordinateurs et de jolies dames. Mais, à l'extérieur, le blindage s'effrite, le train ne roule presque plus. Encore un peu et il va s'arrêter pour de bon."
Dmitri Medvedev a donc convoqué le 11 février à Tomsk (Sibérie) les dirigeants des quatorze plus grosses entreprises privées du pays (Loukoïl, Basel, Onexim, Sistema, Alfa et d'autres). L'Etat est prêt à financer le projet à 50 %. Une enveloppe totale de 260 milliards de roubles (environ 6 milliards d'euros) pourrait y être consacrée, selon les calculs du ministère de l'économie. Les oligarques privés et les corporations d'Etat, ces holdings dirigées par les amis du premier ministre Vladimir Poutine, devront faire le reste : investissements, conception, commercialisation.
Des idées commencent à circuler. Onexim, le groupe du milliardaire Mikhaïl Prokhorov, envisage la création d'une voiture à gaz liquéfié ; la société pétrolière Loukoïl voudrait produire des moteurs à économie d'énergie pour l'extraction du pétrole. Cinq secteurs de développement ont été sélectionnés : économie d'énergie, nucléaire, espace, médecine et technologies de l'information.
Toutes les propositions devront être adressées d'ici au 1er avril au Kremlin. Les candidats ont été prévenus : seuls les projets aux bénéfices prometteurs seront retenus. Si tout va bien, la technopole du futur surgira avant fin 2010, vraisemblablement dans les environs de Moscou, où 80 % des flux financiers sont concentrés.
Reste à trouver les chercheurs, les ingénieurs, les techniciens pour faire vivre le projet. Rien de plus facile, ils sont légion... à l'étranger. Après la débandade qui a précédé et suivi l'effondrement de l'empire soviétique en 1991, des milliers de scientifiques et d'ingénieurs russes de haute volée ont fui le pays, à la recherche de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail. Et s'ils revenaient, alléchés par de bons émoluments et un environnement confortable ?
Vous l'aurez noté, la Silicon Valley russe n'a rien de commun avec son modèle américain. En Californie, l'initiative est venue du bas, en Russie tout se fait par le haut. "La modernisation spontanée est un phénomène caractéristique des pays anglo-saxons. Il ne vaut ni pour la France, ni pour le Japon, ni pour la Corée du Sud, plus étatistes. La Russie a essayé la modernisation spontanée en 1990, ce qui a conduit à l'éclatement de la société. (...) Pour finir, il a fallu de nouveau faire appel à l'Etat", a expliqué Vladislav Sourkov au quotidien des affaires Vedomosti.
La modernisation est une vieille antienne, la Russie y songe depuis... Stolypine (le premier ministre du tsar Nicolas II, 1906-1911) ? Lénine ? Staline ? Gorbatchev ? Moderniser d'accord, mais comment ? Le knout ("fouet") n'est plus envisageable. On songe à Sergueï Koroliov, le génial inventeur de la fusée et du missile, sorti édenté de son camp par Staline pour être nommé "grand constructeur". Ces temps-là sont révolus.
L'heure est au débat. Deux conceptions s'affrontent. Les "libéraux" - intelligensia, entrepreneurs - estiment qu'il ne peut y avoir de progrès tant que le pouvoir judiciaire sera aux ordres, la corruption exponentielle, les fonctionnaires tout-puissants et les libertés bafouées.
Les "étatistes" pensent au contraire qu'un Etat fort est la condition nécessaire pour mener à bien une modernisation contrôlée. Innover sans remettre en question le système politique, tel était le dessein de Mikhaïl Gorbatchev, le dernier secrétaire du Parti communiste soviétique, lorsqu'il lança sa perestroïka en 1985. Six ans plus tard, l'empire soviétique implosait. Mais la Russie actuelle n'est pas l'URSS des années 1980. On y a des idées. La preuve, rue Troubnaïa, au centre de Moscou, une pancarte annonce la couleur : "Lavage de voitures par nano-technologies". Tout un programme !
© Le Monde.fr.
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Romandie News / 18 février 2010
Internationaliser la science russe pour la sauver
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Группа российских ученых высказала свое мнение о путях реформирования науки и образования.
MOSCOU - Une centaine de scientifiques russes travaillant à l'étranger ont appelé jeudi les autorités à "débureaucratiser" le financement de la recherche fondamentale et d'accepter son "internationalisation" pour que la Russie puisse redevenir une puissance en sciences.
"Pour que la Russie redevienne une puissance scientifique mondiale, il faut qu'elle fasse partie du marché international du travail académique. Il ne s'agit pas tant de lutter contre la fuite des cerveaux que de créer les conditions pour la venue de nouvelles forces scientifiques, notamment de l'étranger", écrivent les signataires dans une tribune au quotidien des affaires Vedomosti.
"Il faut des changements juridiques, débureaucratiser les règles du travail, alléger les procédures de visa et des douanes, reconnaître les diplômes étranger".
Les signataires recommandent la création de "centres fédéraux de recherche" pour sortir la Russie de la crise du financement de la recherche qu'elle connaît depuis la chute de l'URSS, conduisant les cerveaux russes à choisir des carrières à l'étranger et à la disparition de la tradition d'excellence de la science soviétique.
Ils souhaitent que ces centres soient sous l'égide du président ou du Premier ministre avec des procédures de financements et de sélection "transparentes" des projets scientifiques russes et étrangers qui doivent être choisis selon les "normes internationales" en la matière.
Les scientifiques relèvent que les "salaires doivent attirer les meilleurs spécialistes", alors qu'actuellement les revenus des chercheurs en Russie sont extrêmement faibles.
Ils insistent aussi sur la nécessité de s'affranchir de tout nationalisme, jugeant que les "nouvelles conditions du travail scientifique en Russie doivent être instaurées indépendamment de la citoyenneté".
Les signataires de cette tribune avaient déjà tiré la sonnette d'alarme en septembre dernier dans une lettre ouverte au président russe Dmitri Medvedev, qui a fait de l'innovation et de la modernisation de la Russie sa grande priorité.
Ils y jugeaient que compte tenu de la pyramide des âges des scientifiques russes, il restait cinq à sept ans pour "attirer la jeunesse" vers les sciences faute de quoi "le transfert d'expérience et de connaissances" ne se fera pas, et il faudra alors "oublier le projet d'une économie de l'innovation".
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NTDTV / 2010-02-19
Russian Scientists Invent Pedal-Powered Submarine
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Российские инженеры разработали мини-субмарину с велоприводом, для управления которой не требуется специального опыта. Перемещать ее могут два человека с помощью руля и педалей, при этом лодка развивает скорость три узла - за счет роторно-пластинчатого водометного движителя и корпуса оригинальной формы.
Russian engineers have overcome seeming mathematical impossibilities and devised a submarine that glides through the water on pedal-power. The Blue Space is the first man-powered machine capable of generating enough energy to propel the submarine through water.
The submarine is designed for recreational purposes, and is as easy to use as any small recreational boat.
Vladimir Taradonov, Project Chief, Blue Space: "We decided to create a vehicle specifically for private use by underwater tourists. They, as usual, take boat operating courses, buy a car trailer, go to any body of water and ride in the submarine. This is comparable with a fine prestigious automobile, but this is under water."
The submarine can safely take two passengers deep underwater. Two pedallers sit side-by-side, generating speeds similar to a moderate walking pace.
Because it would be difficult to pedal underwater, the inventors came up with a solution to overcome this obstacle.
They used the principle of the Coanda effect in their design, which is the tendency of a jet of fluid to be attracted to a nearby surface.
The Blue Space uses rotor-jet propellers to take advantage of this effect. The propellers direct an air jet through a flat slot, in a tangential direction, onto the surface of the vehicle, where it adheres and generates thrust.
The submarine is mostly made out of special acrylic glass, making it almost transparent. And Passengers get spectacular underwater views.
Capable of reaching depths of up to 131 feet and staying underwater for up to 4 hours, Blue Space can be used for other purposes such as scientific research, technical inspection of underwater constructions and pipelines, rescuing and security services.
The engineers are now looking for investors to help take the project from prototype to production.
There's been plenty of international interest from investors in China, South Korea, America and Germany.
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Los Angeles Times / March 2, 2010 Woolly mammoths resurfacing in Siberia
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По мере таяния вечной мерзлоты кости и бивни мамонтов все чаще оказываются на поверхности. Целые поселки в сибирских регионах России сегодня выживают за счет торговли останками мамонтов, пишет The Los Angeles Times.
The bones and tusks of the ancient creatures are becoming more prevalent as permafrost thaws. Now entire villages are surviving on the trade in mammoth bones.
Reporting from Moscow - The beasts had long lain extinct and forgotten, embedded deep in the frozen turf, bodies swaddled in Earth's layers for thousands of years before Christ.
Now, the Russian permafrost is offering up the bones and tusks of the woolly mammoths that once lumbered over the tundra. They are shaped into picture frames, chess sets, pendants. They are gathered and piled, carved and whittled, bought and sold on the Internet.
The once-obscure scientists who specialize in the wastelands of Siberia have opened lucrative sidelines as bone hunters, spending the summer months trawling the northern river banks and working networks of locals to gather stockpiles of bones. They speak of their work proudly, and a little mystically.
"You need to have luck to find bones," said Fyodor Romanenko, a geologist at Moscow State University. "I don't look for bones. I find them. They find me. Every find gives you a huge joy," he said. "It's a gift from nature, from the Arctic, from fate."
The mammoth finds have been growing steadily over the last three decades as Russia's vast sea of permafrost slowly thaws.
Russian scientists disagree over whether global warming is responsible. Some say yes, others are skeptical. But nobody argues that the permafrost is dwindling - and they're glad to have the bones and tusks, especially when the increased yields coincide with bans on elephant ivory.
Hand-to-mouth reindeer herders on Russia's desolate tundra have coexisted with the traces of mammoths for generations. Romanenko claims that there are cases of long-frozen mammoth meat being thawed and cooked, or fed to the dogs.
Now entire villages are surviving on the trade in mammoth bones. And a new verb has entered the vernacular: mamontit, or "to mammoth" - meaning, to go out in search of bones.
"People used to just come across bones and throw them aside or take them to the garbage, because they were not interested in them," said Gennady Tatarinov, who oversees a reindeer farm in Anyuisk, a frigid village 4,000 miles northeast of Moscow.
"But now there's a big demand," Tatarinov said. "And of course there's a lot of competition, and people who make it their main trade."
Many of the populated areas have been picked clean, driving scavengers deeper and deeper into the wilderness in the hunt for bones.
The smoothest bones go to collectors and museums around the world; the less perfect samples are shipped to carving factories, especially in China, where they are refashioned into high-end household items and keepsakes.
The price has dropped sharply in recent months. The global financial crisis coincided with a massive sell-off of elephant ivory in Africa to gut the price of mammoth bones: The cost for a kilogram (2.2 pounds) of high-quality bone plunged from $700 to $220.
Still, 50 tons of mammoth bone are turned up every year in Russia - and the number keeps growing.
"It's the highest it's ever been," said Fyodor Shidlovsky, head of the National Alliance, a network of search groups, coastal exploration bases, restoration workrooms and carving shops.
Shidlovsky recently asked the government to recognize him as a small-business owner. "They refused," he says, smirking. "They said, "Your business is not small."
Shidlovsky has long been infected with a passion for Russia's great white north. Every year since 1979, he has ventured to Siberia from June until deep into the fall, gathering bones and wading through the paperwork needed to ship them to Moscow.
He spends the rest of the year in Moscow, presiding over a kitschy Ice Age museum and peddling his finds in hopes of financing the next year's expedition.
He lounged behind his desk in the museum office on a recent morning. Outside his door, schoolchildren climbed onto a platform and gawked down into a hole at the "mammoth in a pit," the re-creation of a woolly mammoth snared in a trap by ancient man.
The wild-haired creature's head rears below them, tusks high, plastic eyes panicked. The creature's trunk is wired to flail sorrowfully.
At the other end of a showroom of elaborately carved chess sets, Shidlovsky pointed to a massive, wall-mounted television screen and pressed "play" on a remote control.
Suddenly there were images of Shidlovsky trawling the summer-thawed rivers of Siberia in a motorboat to pry bones from the exposed banks. Workers wrapped the relics in plastic bags, loaded them onto pickups and sent them off to the airport.
"Once or twice a year I buy material from the local population, and indulge in enlightening them on how to preserve and what to look for and what not," Shidlovsky said. "I give some lectures at schools. And it brought results."
In truth, this trade is not entirely novel. Man has been hunting mammoths in Russia's icy north as far as memory reaches. The permafrost holds bones that bear workmanship from the Stone Age - which scientists in Siberia sometimes call the "bone age" in homage to the many weapons and tools hacked from mammoth bones.
Wealthy Chinese imported the bones in the 1st century, and when the first Russians arrived in the far reaches of Siberia in the 17th century, they traded bones along with furs.
"It used to be when we found bones we'd donate them to museums for displays and samples," Romanenko said.
"Now we register them, get the carbon date and either give them as gifts or...". He paused.
"They make good souvenirs," he said finally, shrugged, and smiled sheepishly. "Mammoths are considered a national treasure of Russia."
Copyright © 2010, The Los Angeles Times.
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PhysOrg.com / March 2, 2010 Were short warm periods typical for transitions between interglacial and glacial epochs? |
Российские и немецкие ученые из Института географии РАН, Центра экологических исследований им. Гельмгольца и Саксонской Академии наук в Лейпциге проанализировали колебания климата, происходившие 115 000 лет назад. Переход от Эемского межледниковья к Вислинскому оледенению (последняя ледниковая эпоха) характеризовался в Центральной и Восточной Европе увеличением нестабильности в развитии растительного покрова и, по крайней мере, двумя короткими периодами относительного потепления. К такому результату ученые пришли на основании данных геохимических и пыльцевых анализов озерных осадков на территории Саксонии-Ангальта, Бранденбурга и России.
At the end of the last interglacial epoch, around 115,000 years ago, there were significant climate fluctuations. In Central and Eastern Europe, the slow transition from the Eemian Interglacial to the Weichselian Glacial was marked by a growing instability in vegetation trends with possibly at least two warming events.
This is the finding of German and Russian climate researchers who have evaluated geochemical and pollen analyses of lake sediments in Saxony-Anhalt, Brandenburg and Russia. Writing in Quaternary International, scientists from the Helmholtz Centre for Environmental Research (UFZ), the Saxon Academy of Sciences (SAW) in Leipzig and the Russian Academy of Sciences say that a short warming event at the very end of the last interglacial period marked the final transition to the ice age.
The Eemian Interglacial was the last interglacial epoch before the current one, the Holocene. It began around 126,000 years ago, ended around 115,000 years ago and is named after the river Eem in the Netherlands. The followed Weichselian Glacial ended around 15,000 years ago is the most recent glacial epoch named after the Polish river Weichsel. At its peak around 21,000 years ago, the glaciers stretched as far as the south of Berlin (Brandenburg Stadium).
The researchers studied lake sediments to reconstruct the climate history of the Eemian Interglacial, since deposits on river and lake beds can build up a climate archive over the years. The sediment samples came from lakes that existed at the time, but which have since silted up and been uncovered in the former open cast mines at Gröbern near Bitterfeld, Neumark-Nord in the Geiseltal valley near Merseburg, and Klinge near Cottbus and at Ples on the upper reaches of the Volga, around 400 kilometres north-east of Moscow. Gröbern in Saxony-Anhalt is now seen by experts as one of the most studied places for Eemian Interglacial climate history in Germany. As well as pollen concentrations, the researchers analysed the level and ratios of stable carbon (13C/12C) and oxygen isotopes (18O/16O) in carbonates and organic matter from sediment layers, since these provide information about the vegetation development and an indication of the climate.
The results show a relatively stable climate over most of the time, but with instabilities at the beginning and end of the Eemian Interglacial. "The observed instability with the proven occurrence of short warming events during the transition from the last interglacial to the last glacial epoch could be, when viewed carefully, a general, naturally occurring characteristic of such transition phases," concludes Dr Tatjana Boettger of the UFZ, who analysed the sediment profiles at the UFZ's isotope laboratory in Halle. "Detailed studies of these phenomena are important for understanding the current controversial discussed climate trend so that we can assess the human contribution to climate change with more certainty," explains Dr Frank W. Junge of the SAW.
From reconstructions of climate history, we know that in the Earth's recent history, interglacial epochs occurred only once every 100,000 years or so and lasted for an average of around 10,000 years. The current interglacial epoch - the Holocene - has already lasted more than 10,000 years and reached its highest point so far around 6000 years ago. From a climate history perspective, we are currently at the end of the Holocene and could therefore expect to see a cooling-down in a few thousand years if there had been no human influence on the atmosphere and the resulting global warming.
More information: Tatjana Boettger, Elena Yu. Novenko, Andrej A. Velichko, Olga K. Borisova, Konstantin V. Kremenetski, Stefan Knetsch, Frank W. Junge (2009): Instability of climate and vegetation dynamics in Central and Eastern Europe during the final stage of the Last Interglacial (Eemian, Mikulino) and Early Glaciation, Quarternary International 207, 137-144. http://dx.doi.org/10.1016/j.quaint.2009.05.006
© PhysOrg.com 2003-2009.
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The Christian Science Monitor / March 4, 2010 Global warming? Scientists find methane source in Arctic seas
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Ученые выявили значительные выбросы парникового газа метана с арктического шельфа Восточной Сибири и стремятся определить, имеют ли они отношение к глобальному потеплению.
Палеоклиматические данные указывают на то, что концентрация метана в атмосфере изменяется со сменой ледниковых и межледниковых периодов. Сейчас Земля переживает один из таких периодов. Но концентрация метана в атмосфере над Арктикой сейчас примерно в три раза превышает обычные уровни межледниковых периодов и выше уровня последних 400 тысяч лет.
Researchers have located large emissions of the greenhouse gas methane from the East Siberian Arctic Shelf. They now want to determine if the emissions are tied to global warming.
Scientists studying global warming in the Arctic have discovered a previously unknown source of methane working its way into the atmosphere, a source that is releasing large amounts of the gas each year.
Methane is, molecule for molecule, a far more potent global-warming gas than carbon dioxide. The newly discovered emissions are welling up from the continental shelf off Siberia's northern coast
They are estimated at nearly 8 million metric tons a year, making them roughly equal to the amount that, until now, scientists had attributed to emissions from all the world's oceans combined, the researchers calculate. Still, the emissions represent no more than about 1 percent of total global emissions.
Their study is set for publication in tomorrow's issue of the journal Science.
It's not clear whether this previously unknown source of atmospheric methane became active recently or represents a long-term source whose existence only now has come to light, several scientists say.
Scientists are keenly interested in filling in the blanks - how these emissions might change as the climate warms, writes Ed Brook, a geochemist at Oregon State University, in an e-mail exchange.
"I don't think we are looking at a future catastrophe, but we may be looking at some acceleration of the increase in methane in the atmosphere because of enhanced release from systems like this," explains Dr. Brook, who was not part of the research team.
Is this a new source?
Scientists have taken careful measurements of atmospheric methane for years. The newly discovered source, the Eastern Siberian Arctic Shelf, may already be accounted for in those measurements.
Yet during the past few years, atmospheric methane levels have increased after a period where concentrations stalled, says Andrew Weaver, a climate scientist at the University of Victoria in Canada. Recent studies have suggested that the resumed increase is tied to methane sources in the northern hemisphere.
The discovery of emissions from Siberia's continental shelf "is such a northern-hemisphere source," says Dr. Weaver, who also did not take part in the study. "This is a really important piece of science," he adds.
But he acknowledges that more work needs to be done to determine if the shelf represents a new source of methane. The international team, led by Natalia Shakhova, a scientist at the University of Alaska at Fairbanks and the Russian Academy of Sciences' Pacific Oceanological Institute, agrees.
But Dr. Shakhova says some evidence suggests a role for global warming in the methane's release.
Atmospheric concentrations of methane - which are already tiny - barely budge over the course of swings between ice ages and so-called interglacial periods, paleoclimate data suggest. Earth is in the midst of one of these periods today.
But methane concentrations in the atmosphere over the Arctic are now roughly three times the typical levels found during interglacial periods, Shakhova says - higher than at any time in the past 400,000 years. Concentrations over the East Siberian Arctic Shelf are higher still.
"That makes us think that the current global change might contribute" to the levels she and her colleagues have measured, accelerating the processes that lead to the methane's release, she says.
The East Siberian Arctic Shelf
The East Siberian Arctic Shelf covers more than 800,000 square miles. It's the largest expanse of continental shelf - and the most shallow - on the planet.
The shelf was part of Siberia's tundra more than 15,000 years ago. Like today's tundra, it had a layer of permafrost below the surface, with related deposits of methane trapped underneath.
When the glaciers melted at the end of the last ice age, the northern reaches of the ancient tundra submerged to become today's continental shelf.
This condition makes these deposits far more sensitive to warming than the methane beneath permafrost on land, researchers say. Even in summer, temperatures in the soil around the permafrost remain well below freezing. But on the shallow continental shelf, the bottom water is only a fraction of a degree below freezing. (It remains liquid because of its salinity.) Even a tiny bit of warming in bottom water can lead to thawing permafrost and the release of methane.
Some scientists remain cautions about interpreting the team' results. Todd Sowers, a paleoclimatologist at Penn State University notes that a range of factors can confound attempts to measure the movement of methane from the sea floor, through the water, and into the atmosphere.
Still, he says, "this is a very important topic. What you'd like to do is go back every 10 years to see if it's changing. That's when you can start saying: These are recent changes."
Shakhova's team "has set up the baseline" for that kind of work "very nicely," he says.
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Le Journal du Dimanche / Samedi 06 Mars 2010
Soyouz sous les tropiques, année zéro
- Yann Philippin, envoyé spécial en Guyane française
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В Гвиане группа российских специалистов готовит первый зарубежный запуск ракеты-носителя "Союз", легенды истории освоения космоса.
С 1996 года французская космическая транспортная компания Arianespace совместно с российской стороной осуществляла запуски "Союза" с Байконура. Вскоре возникла идея осуществить запуск из тропиков, ведь благодаря близости к экватору Гвиана представляет собой идеальное место для запуска: отсюда "Союз" сможет доставить на околоземную орбиту в два раза больше грузов, чем с Байконура.
Français et Russes travaillent au lancement, cet été, de la fusée Soyouz depuis la Guyane. Une première, un pari humain et commercial.
C'est un gros village guyanais lové au creux d'un fleuve, dans la moiteur de la forêt amazonienne. Sinnamary ("rien sans Marie" en créole) témoigne de la piété des premiers colons débarqués ici en 1624. Rien ne semble troubler la tranquillité du bourg, avec son église orangée, ses maisons coloniales délavées et son vieux pont métallique. On est très loin de la steppe glacée du cosmodrome de Baïkonour. Pourtant, c'est ici, trente ans après le premier tir d'Ariane à Kourou, que la fusée russe Soyouz va s'élever dans le ciel de Guyane.
A dix kilomètres de Sinnamary, une quarantaine de Russes s'activent sur le pas de tir, le premier jamais construit hors de leur pays. Le chantier, démarré en 2006, est quasiment terminé. Mais la mise au point du portique mobile, une tour qui doit protéger le lanceur de la pluie guyanaise, a pris plus d'un an de retard. La tension monte. Tout doit être prêt pour le premier décollage, prévu cet été. La rumeur annonce déjà la venue des présidents Sarkozy et Medvedev et/ou de leur Premier ministre. "On a une grosse pression sur les épaules. Nous devons être à la hauteur de l'événement", confie le chef des opérations de lancement pour Arianespace, Jean-Claude Garreau.
Avec ses 1.753 tirs réussis d'affilée (record à battre), la vénérable Soyouz est un mythe de l'histoire spatiale. Elle a envoyé dans les étoiles le premier satellite, Spoutnik, en 1957, puis le premier homme, Youri Gagarine, en 1961. Un symbole de la guerre froide et de la fierté soviétique. "Les Russes qui travaillent ici ont tous la nostalgie de cette époque. Ils étaient la vitrine et les enfants gâtés du système", remarque un ingénieur français.
Trois tonnes en orbite géostationnaire
La chute du mur de Berlin a failli porter un coup fatal à l'industrie spatiale russe, soudainement privée de crédits. Mais Américains et Européens se sont précipités à son chevet, attirés par des lanceurs, certes rustiques, mais fiables et bon marché. C'est ainsi qu'Arianespace a récupéré Soyouz. Depuis 1996, le leader mondial des lancements commerciaux exploite déjà le lanceur russe depuis Baïkonour en partenariat avec les Russes.
Dès lors, l'idée d'un pas de tir sous les tropiques s'est vite imposée. Grâce à sa proximité avec l'équateur, la Guyane est une rampe de lancement idéale. Soyouz pourra ainsi convoyer trois tonnes en orbite géostationnaire, presque deux fois plus qu'à Baïkonour. Ce qui en fera le complément idéal du lanceur lourd Ariane 5 (10 tonnes). "Cela nous permet de gagner de nouveaux marchés. Nous avons déjà 19 satellites à lancer avec Soyouz, soit plusieurs centaines de millions d'euros de chiffre d'affaires", se félicite le PDG d'Arianespace, Jean-Yves Le Gall.
Plus d'activité pour le Centre spatial guyanais (CSG), plus de fusées à construire pour la Russie: l'alliance est scellée par de solides intérêts communs. Le "chef d'orchestre" du lancement, Jean-Claude Garreau, et le responsable adjoint du chantier, Sergey Ermolaev, se sont rencontrés à Baïkonour en 1997. "Quand on parle technique, on apprend vite à s'apprécier. On allait au sauna ensemble tous les jeudis soir, dans la tradition russe. Sergey est un ami", raconte le Français.
L'effet de la vodka à 28°
Aujourd'hui, ils travaillent main dans la main en Guyane. Mais leurs équipes ont dû apprendre à dépasser les barrières linguistiques (les Russes parlent peu l'anglais) et culturelles. Les Européens justifient tout par des calculs, quand les Russes ne jurent que par l'expérience. Pour réduire les coûts, les ingénieurs du CSG avaient proposé de réduire la taille du carneau, la fosse bétonnée qui évacue les gaz de combustion lors du lancement. "Niet", ont répondu les Russes, pour qui on ne change pas une recette qui a fait ses preuves.
Il a aussi fallu composer avec la fierté technologique et la crainte de l'espionnage industriel. "Quand on leur posait des questions sur les dimensions d'une pièce, les Russes étaient méfiants. Nous devions leur expliquer pourquoi nous avions besoin de ce renseignement", raconte un cadre guyanais. Mais au fil du temps, "un vrai climat de confiance réciproque s'est installé", explique Didier Coulon, responsable du programme Soyouz à l'Agence spatiale européenne. "Avec les ingénieurs français, on commence à ne plus avoir besoin d'interprètes pour se comprendre", renchérit Sergey Ermolaev.
Les hommes venus du froid ont vite pris goût au climat local. "Il fait - 28°C à Moscou et + 28°C ici. Nous sommes gâtés", indique Sergey Ermolaev. "Quand ils prennent le soleil au bord de la piscine, certains ressemblent à des Guyanais", sourit Sébastien Haddad, directeur de l'hôtel du Fleuve à Sinnamary, où les Russes sont logés. Tout a été fait pour les chouchouter. L'établissement a installé une salle de cinéma, deux chaînes de télé russes, et a même fait creuser un canal pour qu'ils puissent pêcher et cuisiner leurs prises. Arianespace se charge des excursions touristiques du week-end, avec promenades en bateau, visite de Cayenne ou observation des tortues. "Ils se sont très bien intégrés. Nous les invitons à tous les événements sportifs et culturels", confirme le maire de Sinnamary, Jean-Claude Madeleine.
Au départ, l'amour supposé des Russes pour la vodka avait pourtant suscité des craintes. Moscou avait même envisagé d'établir un consulat en Guyane pour gérer les problèmes. Finalement, aucun incident n'a été déploré. D'autant plus que les Russes sont soumis à une discipline de fer, héritée du temps où le spatial était militaire. "Ils sont très hiérarchisés et tout le monde obéit au chef. Je n'ai pas eu à faire une seule réprimande en un an et demi", s'étonne Sébastien Haddad.
Après des années de vaches maigres, Soyouz est une aubaine pour l'hôtel du Fleuve. Les effectifs (32 salariés) ont doublé. Des travaux d'agrandissement sont en cours pour pouvoir accueillir les quelque 200 Russes qui viendront pour chaque lancement. "Soyouz n'est pas une mine d'or", assure pourtant Jean-Claude Madeleine, qui planche sur un ambitieux projet touristique avec réaménagement des berges du fleuve et création d'une marina. L'espoir du maire? Attirer les ingénieurs de passage et les curieux venus pour toucher du doigt le rêve spatial.
2009 © Le Journal du Dimanche.
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Nanotechnology News / March 7th, 2010
Precision modification of nanotopography of polymer surface with ultraviolet radiation
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В Институте физических проблем имени Ф.В.Лукина разработана и успешно опробована методика сглаживания неровностей поверхности полиметилметакрилата (более известного как оргстекло или плексиглас) на нанометровом и субнанометровом уровнях. Методика основана на облучении вакуумным ультрафиолетом с длиной волны около 124 нм.
In the Institute of Physical Problems, a method has been developed and successfully tested which is capable of smoothing asperities of poly(methyl methacrylate) surface in nanometre or subnanometre scales by means of 124 nm wavelength vacuum ultraviolet (VUV).
Today, the polymer called poly(methyl methacrylate) (PMMA), also commonly known as organic glass or Plexiglass, is widely applied in various fields of science and engineering. In particular, poly(methyl methacrylate) is actively used in nanoelectronics as electron, UV or X-ray sensitive resist; it is often applied in micro- and nanoelectromechanical systems as structural material. Poly(methyl methacrylate) has proved itself to be good in transplantology as nontoxic biocompatible material suitable for fabrication of a number of human artificial organs - intraocular lens, contact lenses, dentures, bone cement and others.
In all the above nanotechnological applications of poly(methyl methacrylate), it is important that one be able to modify the surface in such a way that the parameters of the altered surface correspond precisely to the specific needs of a particular device. One of the polymer parameters having substantial influence upon the working characteristics of the device is surface roughness in nanometre scale.
When using a poly(methyl methacrylate) film as resist, the surface thickness and nanoasperities determine the minimal size of a nanoelement, which can be obtained during a nanolithographic processing. When using poly(methyl methacrylate) as structural material in micro- and nanoelectromechanical systems, the topography of the attrition faces will define the effective force of friction and, therefore, the thermal deformations of the miniature mechanism and energy losses due to the friction. As poly(methyl methacrylate) is applied for microfluidics fabrication, the surface quality of micro- and nanochannels will define the flow regime and flow velocity of the fluids used in the device. In medicine, by changing the surface roughness of a transplantant, it is possible to influence selectively the adsorption of specific proteins, which allows improving biocompatibility of the artificial organ.
Because of strong absorption of the 200-10 nm wavelength ultraviolet by air, the polymer treatment is carried out in vacuum, which gave the name of "vacuum ultraviolet".
As the poly(methyl methacrylate) samples are illuminated with the vacuum ultraviolet, the incident photons have enough energy for breaking intermolecular bonds of the polymer. Moreover, under ultraviolet radiation a number of chemical reactions occur which are stimulated by the light quanta (photolysis). Fragments of polymer molecules along with volatile products of the photolysis are continuously evacuated from the working chamber with a vacuum pump. The aggregate of processes evolving from the ultraviolet-polymer interaction will result in smoothing of nanometre scale asperities of the surface topography. One of the main advantages of the described treatment process is that the sample undergoes practically no heating. Furthermore, the modification takes place in just a thin superficial layer of the polymer, leaving the bulk material intact.
According to one of the authors of the method, research scientist Rostislav V. Lapshin from the Solid Nanotechnology Laboratory, the suggested approach permits the surface of the poly(methyl methacrylate) film to be efficiently thinned and smoothed. Until recently, a suitable and easy-to-make test-object was absent from the experimental practice, which would permit reliable registering nanometre scale topography changes during vacuum ultraviolet treatment. While conducting this investigation such test-object was found.
The found test-object represents a poly(methyl methacrylate) film of submicrometre thickness spin-coated on a polished surface of a silicon wafer and then treated in oxygen radio-frequency plasma. During the treatment in the oxygen RF-plasma, the surface of the film undergoes nanostructuring - instead of a smooth surface with the root-mean square roughness of 0.3 nm, some distinct nanograins are formed having the mean lateral size of 66 nm and the mean height of 1.8 nm. The nanotopography of the investigated poly(methyl methacrylate) surfaces was measured with the atomic-force microscope (AFM) Solver P4 from NT-MDT Co., Russian Federation by using silicon cantilevers from the Institute of Physical Problems named after F. V. Lukin, Russian Federation.
In the picture (see attached file), the surface evolution of the poly(methyl methacrylate) film is presented: the original smooth surface obtained by spinning (the nearest one in the figure) -> surface nanostructured in the oxygen RF-plasma -> nanostructured surface after 2 minutes of vacuum ultraviolet irradiation -> nanostructured surface after 10 minutes of vacuum ultraviolet irradiation (the farthest one in the figure). The surface nanostructured after 10 minutes of vacuum ultraviolet irradiation is completely equivalent by its roughness parameters to the smooth original surface obtained by spinning.
Beside the smoothing effect, an interesting phenomenon was discovered by the scientists when analyzing the surface Fourier spectra. The poly(methyl methacrylate) surface nanostructured in the oxygen RF-plasma turned out to be partially ordered. Until recently, the order in positions of structural surface elements was only observed in the diblock copolymers, for example, in polystyrene-poly(methyl methacrylate) (PS-PMMA).
To learn more about the suggested method and the obtained results, see the February issue of the Journal of Surface Investigation for this year, paper "Vacuum ultraviolet smoothing of nanometre-scale asperities of poly(methyl methacrylate) surface".
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Les Echos / 09/03/10
EDF étudie un partenariat nucléaire avec le russe Rosatom
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Электроэнергетическая компания Франции (EDF) и "Росатом" рассматривают возможность сотрудничества. Цель - создание совместного предприятия, предлагающего третьим странам новые реакторы на базе российского водо-водяного энергетического реактора (ВВЭР).
Les deux groupes envisagent de créer une alliance pour proposer ensemble des nouveaux réacteurs à des pays tiers. Henri Proglio et Sergueï Kirienko ont évoqué le sujet hier, en marge de la Conférence sur l'accès au nucléaire civil.
Alors que les relations entre EDF et Areva sont particulièrement tendues, l'électricien tricolore veut explorer des pistes de coopération avec Rosatom, le grand concurrent russe du groupe présidé par Anne Lauvergeon. " L'idée est de transformer la collaboration existante entre EDF et Rosatom en une coopération stratégique dans un contexte international ", déclare Sergueï Novikov, directeur de la communication de Rosatom. Chez EDF, on préfère parler de collaboration élargie. Le but est de créer une alliance pour proposer ensemble des nouveaux réacteurs à des pays tiers, c'est-à-dire hors de leur propre marché domestique. Ils travailleraient notamment sur la base du réacteur russe VVER, rival direct de l'EPR.
Henri Proglio, le nouveau patron d'EDF, a parlé du sujet hier avec son homologue russe Sergueï Kirienko, en marge de la Conférence internationale sur l'accès au nucléaire civil. Des discussions plus approfondies vont maintenant commencer. Henri Proglio a déjà signé un accord avec Gazprom pour participer au gazoduc South Stream. François Roussely, l'ancien président d'EDF à qui Nicolas Sarkozy a confié une mission sur l'avenir de la filière nucléaire, est lui aussi très attaché à développer une coopération dans ce domaine avec la Russie.
De son côté, Rosatom a annoncé il y a un an une alliance avec l'allemand Siemens, avec lequel il souhaite détrôner Areva. Avant de se lancer avec le géant russe, le producteur allemand de turbines avait essayé de se renforcer dans la coentreprise de réacteurs qu'il gère avec Areva. Mais l'Etat français n'avait pas accédé à ses demandes. Aujourd'hui, les deux entreprises négocient leur divorce.
Participant hier à la conférence organisée par la France et l'Agence internationale de l'énergie atomique, Anne Lauvergeon a toutefois donné l'impression d'être ouverte à des partenariats, y compris avec Rosatom. " L'avenir du nucléaire passe par les partenariats ", a-t-elle déclaré lors d'une table ronde à laquelle elle participait au côté de Sergueï Kirienko. Outre les partenariats avec les Etats, les sociétés civiles ou les clients, elle a insisté sur ceux avec ses " concurrents " : " Parce que si nous voulons aller plus vite, plus loin ", cela a du sens de le faire ensemble.
Grandes manoeuvres
Les relations entre la France et la Russie sont déjà fortes dans l'atome civil. Rosatom fournit à EDF des services d'enrichissement, au grand dam d'Areva, qui aimerait exploiter encore deux ans son usine d'enrichissement Eurodif pour le compte de l'électricien public. Par ailleurs, EDF étudie des projets de développement communs en Russie et dans d'autres pays avec Inter RAO, un producteur russe d'électricité contrôlé à 60 % par Rosatom. L'électricien tricolore achète également des combustibles à son partenaire russe, avec lequel il négocie par ailleurs une participation dans un projet minier d'uranium.
Ces grandes manoeuvres interviennent alors que la concurrence s'organise pour profiter de la renaissance attendue de l'atome civil. Fin décembre, la Corée du Sud a remporté à la surprise générale un contrat de 20 milliards de dollars aux Emirats arabes unis à la barbe de la France et du duo GE-Hitachi. " Aujourd'hui, le marché ne choisit que sur le critère du prix ", a regretté hier Nicolas Sarkozy. Le président a du coup proposé qu'un organe indépendant, sous l'égide de l'AIEA, " classe les réacteurs proposés sur le marché selon le critère de sûreté ".
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